Vu, aujourd’hui 2 octobre 2025, journée de mobilisation des syndicats, ce post de François-Xavier Bellamy sur le réseau X : “Arrivant à la gare du Nord pour prendre un train, je tombe à l’instant sur une centaine de « manifestants » réunis pour la grève d’aujourd’hui, qui se mettent à scander « Bellamy à l’échafaud ». Affligeante confirmation de la banalisation du mal…”
Je n’ai jamais eu la moindre affinité avec Bellamy. Il incarne à mes yeux une droite ultra-conservatrice qui s’affiche ouvertement chrétienne, méprisant la laïcité à laquelle je tiens tant.
Mais tout de même ! Face à ce type d’outrance intolérable en démocratie, je me suis senti obligé de poster un message de soutien à cet homme pour qui je ne voterai probablement jamais.
L’usage du symbole de la guillotine progresse en France, notamment lors de manifestations et de mouvements sociaux.
Les gilets jaunes l’ont beaucoup utilisé sur les ronds-points, on se souvient aussi de ce conseiller régional d’Ile de France, élu de la France Insoumise qui appelait à “décapiter Macron” !
Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais il s’est intensifié ces dernières années.
Lors des manifestations de septembre 2025, par exemple, une guillotine a défilé dans les rues de Paris, arborant entre autres slogans dégoulinants d’intelligence « Si t’es écolo, plante un facho ». Si l’on crédite ces manifestants d’un minimum de culture et de sens de l’histoire, on peut affirmer que ce symbole, étroitement lié à la Révolution française, est aujourd’hui réinvesti pour exprimer une défiance extrême envers les élites politiques et économiques, perçues comme déconnectées ou oppressives. Il sert à choquer, à provoquer, mais aussi à affirmer une volonté de rupture avec l’ordre établi.
L’image de la guillotine, en rappelant les excès de la violence révolutionnaire, est un marqueur de radicalité et de défiance envers le pouvoir. Elle est brandie comme un rappel historique des luttes populaires, mais aussi et surtout comme une menace.
En banalisant le recours à la violence extrême, elle sape en effet les fondements de la démocratie qui, en cette période plutôt sombre, n’a pas vraiment besoin de ça.
MdC