José Antonio Kast, candidat d’extrême droite du Chili, vient de remporter l’élection Présidentielle.
Kast est issu d’une famille allemande ayant fui au Chili après la seconde guerre mondiale. Son père était officier de la Wehrmacht, adhérent d’un parti nazi.
Il se dit opposé à l’avortement, au mariage homosexuel, au divorce, et défend l’héritage politique et économique du dictateur Augusto Pinochet.
« S’il était vivant, Pinochet voterait pour moi » clamait-il durant sa campagne…
Comme dans de nombreux autres pays d’Amérique du sud, le sentiment d’insécurité a progressé, et la propension à s’en remettre à des régimes illibéraux qui promettent l’ordre suit le mouvement.
Au Chili, la pression exercée par Trump (qui se réjouit de cette élection) a très vraisemblablement influencé le vote d’une population dont la situation n’est pourtant pas parmi les plus mauvaises du continent.
Mais nous ne pouvons que le constater : partout où l’insécurité et l’immigration sont des sujets de préoccupation dans l’opinion publique, la démocratie recule. Partout, y compris en Europe et peut-être bientôt en France.
Si une personnalité attachée à la démocratie libérale mais crédible sur ces deux sujets n’émerge pas très vite, les chances du Rassemblement National de s’imposer dès la prochaine présidentielle sont bien réelles.
Au début du XVIII ème siècle, Benjamin Franklin nous avertissait déjà : « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité, ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »
C’est un risque de cette nature que vient de prendre la population chilienne, celui d’un retour vers la dictature, vers un passé très sombre.
Formons le vœu qu’à minima, cette expérience fournisse d’utiles enseignements aux personnes qui, partout dans le monde, sont tentées par le vote en faveur de l’extrême droite.
MdC
