Comme toi, je ne sais plus que penser de la situation politique.
Comme toi, je constate que depuis plus de 50 ans les partis dits “de gouvernement” – grosso modo du PS à LR aujourd’hui – ont tous échoué à assurer des services publics performants tout en maintenant les finances publiques dans un état supportable. Dans tous les domaines régaliens, l’hôpital, l’école, la justice, la sécurité, la dette publique (déficit ininterrompu depuis 1974), la situation a atteint des seuils critiques. Certains sont plus coupables que d’autres, mais nous en reparlerons une autre fois.
Alors, je constate partout des envies bien légitimes de changement radical de politique, des envies, comme j’ai pu l’entendre ou lire, de ce que “nous n’avons pas essayé”. C’est quand même un peu rudimentaire comme argument, mais soit. La réponse, pour plus de la moitié de la population se situerait donc auprès des partis n’ayant jamais exercé le pouvoir, La France Insoumise de Mélenchon pour certains, ou Le Rassemblement de National de Le Pen et Bardella pour d’autres, beaucoup plus nombreux.
LFI n’a, semble-t-il, aucune chance d’accéder au pouvoir, l’influence de Mélenchon s’étant effondrée au gré de ses outrances en tous genres. Passons.
Le RN, donc…
La tentation est forte chez beaucoup de français dont tous ne sont évidemment pas racistes ou antisémites ni même attirés par le fascisme. Au moins consciemment, car par exemple, des racistes persuadés de ne pas l’être, j’en connais…
Je pourrais remplir des pages entières à propos de la politique intérieure et européenne prônée par ce parti mais j’y renonce car je sais bien que je perdrais mon temps à le faire.
En revanche, un point me paraît FON-DA-MEN-TAL, et j’aimerais que toutes celles et tous ceux que je connais et que j’apprécie, prennent le temps (2 minutes) de l’aborder sérieusement.
Le danger essentiel que représente aujourd’hui le RN, c’est sa relation sans aucune ambiguïté avec Poutine. Bien au-delà des histoires (réelles) de prêts par des banques russes ou proches de la Russie venues renflouer le RN il y a quelques années, ce sont les accointances avec les proches de Poutine qu’il faut absolument observer. Dis-moi qui tu fréquentes…
– En Italie, c’est Salvini le pro-russe que Marine Le Pen côtoie volontiers plutôt que Georgia Meloni qui, elle, soutient l’Ukraine.
– Au Parlement Européen, le RN siège dans le groupe d’extrême droite des « Patriotes pour l’Europe » présidé par Bardella mais créé par Viktor Orban, le plus poutinophile des dirigeants européens, l’obligé même de Poutine. Étonnant non ?
– À Bruxelles, Bardella et ses amis votent presque systématiquement (sinon ils s’abstiennent) contre les mesures visant à sanctionner Moscou, contre celles de soutien à l’Ukraine. Sur ces dossiers, les votes RN et LFI se rejoignent d’ailleurs très souvent. Ce serait presque drôle si ce n’était pas symptomatique de leur communauté de vue sur bien des sujets (Europe, OTAN etc…)
Je pourrais poursuivre longtemps sur les amitiés coupables du RN avec les responsables politiques européens soutiens de Poutine, de Geert Wilders au Pays-Bas, des partis Chega au Portugal ou Vox en Espagne, mais abrégeons…
Qui, pour croire qu’une fois au pouvoir, les gens du RN pilotés quoiqu’il arrive par Le Pen tourneront le dos au dictateur sanguinaire Poutine ? Qui ?
Ce n’est pas sérieux, et ne serait envisageable qu’au moyen d’une pression économique terrible de l’Europe sur la France pour l’y obliger, et ce au détriment de tous les français. C’est d’ailleurs un peu ce qui s’est passé pour Meloni, et ce à quoi résiste Orban qui persévère malgré des milliards d’euros de financements européens destinés à la Hongrie mais toujours suspendus par l’Europe. Aujourd’hui Le Pen et Bardella sont des amis d’Orban. Amitié qui laisse entrevoir l’orientation politique de la France si le RN parvient au pouvoir. Voilà…
Comme de très nombreux français, je suis désespéré par l’état du pays, par la situation dans laquelle l’ont mise tous les dirigeants de droite comme de gauche depuis un demi-siècle, par ce qui attend mes enfants dans quelques années.
Je le suis surtout car je ne vois personne dans le paysage politique actuel capable de passer outre les intérêts partisans de tous bords, de vaincre les corporatismes, de mobiliser une majorité nette de la population sur un projet crédible à moyen terme à défaut d’être réjouissant dans l’immédiat.
Mais je ne veux pas être demain citoyen d’un pays aux ordres de Moscou comme l’est la Hongrie et comme d’autres en sont très proches (la Slovaquie notamment).
Je refuse d’être citoyen d’un pays qui passerait sous les fourches caudines de Vladimir Poutine qui déploie tous ses efforts et tous ses moyens d’influence pour manipuler les opinions publiques, fausser les élections et semer le chaos dans l’Europe occidentale.
Je ne voterai donc jamais pour le président du groupe politique d’Orban à Bruxelles, ni bien sûr pour sa patronne si tant est qu’elle redevienne éligible comme l’a clairement souhaité Poutine (et Trump !).
Puisqu’il n’est évidemment pas question pour moi de voter pour des soumis à Mélenchon, mes prochains choix seront sans doute très difficiles, voire cruels.
Mais la démocratie et les libertés resteront ma boussole.
MdC