Marc des Combrailles
Soliloques

Soliloques

> Réflexions en vrac, sans véritable importance, au gré du vent, de mon humeur, de mes lectures...

Nous assistons à la multiplication des surenchères dans l’audace, des postures de singularité alors que la créativité est pour beaucoup, devenue une illusion.

Simone Veil et Robert Badinter étaient deux personnalités de bords politiques différents, qui, après avoir mené des combats acharnés, violents, se sont, au fil du temps, rapprochées  de l’unanimité dans l’opinion. C’est très éclairant sur le fait que dès que les personnalités impressionnent par leur valeur morale, les clivages s’estompent. À méditer par nos responsables politiques actuels.  

On assiste à la victoire des opinions sur les faits, sur les chiffres, l’histoire, la science. Évolution parfaitement incarnée par Trump, son refus d’admettre la réalité du réchauffement climatique n’étant qu’un exemple parmi d’autres.

Les propos nuancés ou le consensus ne fournissent aucune audience aux médias. D’où leur politique de promotion du buzz, de la provocation, de l’outrance, de la radicalisation et ça marche plutôt bien. Cela aboutit à un véritable chaos de l’information, responsable pour une bonne partie du naufrage démocratique et de la montée inexorable des populismes.

Dénoncer l’endettement de la France tout en exigeant toujours plus de pouvoir d’achat, c’est un peu comme réclamer plus de protection tout en revendiquant davantage de libertés.

Le scandale, ce n’est pas la richesse honnêtement acquise. Le scandale, c’est la pauvreté.

Les mensonges les plus grossiers des politiques n’ont plus aucune conséquence sur l’opinion publique. C’est une des raisons de la progression inexorable des populismes de droite et de gauche.

Certains sont capables de choisir de ne voir que ce que les humains créent de beau ou d’intelligent. D’autres, et j’en suis, en sont incapables. La part désolante de la production humaine prend trop de place pour y parvenir, et la perspective de devoir la supporter jusqu’à la fin est plutôt débilitante.

Des voix tellement nombreuses qu’il s’agit d’une vraie cacophonie, réclament la taxation des riches, notamment sur le patrimoine professionnel. Et personne pour nous indiquer des pistes à suivre pour créer de la richesse donc des emplois, du pouvoir d’achat, des cotisations, des impôts etc… Personne.

Nous entendons beaucoup plus les extrêmes que les gens modérés. Les arguments primaires, d’autorité, font plus de bruit que ceux reposant sur des analyses.
La démocratie a besoin que les modérés s’engagent davantage.

Coment critiquer les religions, s’attaquer aux dogmes et à ceux qui les enseignent ou même les imposent, sans insulter les adeptes ? 

Cette époque est dévastatrice pour la foi en l’humanité. 

Les influenceurs en tous genres se multiplient, envahissent les médias et les réseaux sociaux qui sont à la base de leur fonds de commerce. Chacun leur spécialité, leur produit, du rouge à lèvre à des chips ou des saucisses en passant par Donald Trump. Je ne sais plus qui a dit que les influenceurs n’influençaient jamais que les influençables. Il semble malheureusement que ces pauvres gens soient de plus en plus nombreux.

Vu passer une page entière de La Montagne conscrée à une interview de Guillaume Meurice. J’ai toujours pensé qu’il confondait humour et insolence. Il n’était pas le seul dans ce cas à France Inter qui a tout de même la chance de compter dans ses rangs les excellents François Morel et Sophia Aram.

Je ne trouve liberté et apaisement que dans la solitude.

Ne pas afficher d’idées antisystème matin midi et soir, est-ce adhérer à une idéologie fasciste ?

Le temps passe si vite et nourrit tellement de regrets…

Avec les réseaux sociaux, l’information circule de manière orientée car les médias qui publient sur les réseaux donnent leurs propres commentaires plutôt que les faits bruts. Cela ouvre des boulevards aux interprétations simplistes, aux thèses populistes incapables de considérer la complexité du monde.

Renoncer aux ragots, à l’importance codifiée, aux amabilités de circonstance.

Pour paraphraser Sylvain Tesson, je dis préférer les réseaux asociaux, la promenade en solitaire, la lecture d’un livre ou la visite d’un musée si celui-ci consentait à l’ouvrir pour moi seul. 

Peu d’œuvres et peu d’êtres méritent l’émerveillement ni, à plus forte raison, l’adoration.
Nous n’avons plus de héros, plus de modèles.

S’évader du tournis informationnel est une mesure de sauvegarde. À répéter à intervalles réguliers.

La passion, c’est la nécessité de la présence. L’amour, avec le temps, c’est savoir que cette présence peut être sollicitée, si besoin…

Les religions qui placent la loi de Dieu au dessus de celle des hommes sont des entreprises de démolition de l’intelligence, des adversaires de la cohésion sociale.

Les réseaux sociaux n’ont fait que jouer le jeu de celui qui crie le plus fort. Dialogues de sourds.